Mon rapport à la mode n’est pas raisonnable. Il vient du ventre, des tripes, j’ai du mal à le définir. J’ai une grande fascination pour les vêtements. La façon qu’ils ont de dire qui on est, en mentant parfois, de transformer ou de souligner une silhouette, d’indiquer une humeur, d’adoucir ou au contraire de renforcer un tempérament, je crois qu’ils ont ces pouvoirs. Ça m’a toujours intéressée, toujours fascinée. Je trouve du plaisir à les regarder sur les autres, sur les mannequins, sur des cintres même, mais aussi à les porter. Certaines pièces me portent plus que je les porte. Elles agissent de la même manière peut-être que lorsque l’on se sent mieux juste en s’étant mis du rose aux joues. En même temps, j’essaie de ne pas prendre mon amour de la mode trop au sérieux, j’essaie de le rendre acceptable vis-à-vis de mes idées sur le monde. Là, c’est le terrain plus « cérébral », il faut que les 2 ne s’opposent pas trop… Je suis très inquiète de ce monde abîmé notamment par de mauvaises habitudes de consommation. Je choisis donc mes « terrains de chasse de la mode » en tenant compte de ça. Je privilégie notamment la seconde main et si j’achète neuf, je préfère acheter plus cher mais plus durable et fait dans le respect de tous ceux qui participent à sa fabrication… si possible ! Malheureusement, ce n’est pas du 100 %…