Pour moi, le vêtement est une extension de ce que nous sommes là, tout au fond. En premier lieu, j’accorde de l’importance au lieu ainsi qu’aux conditions de fabrication, en second je me laisse rencontrer par une matière, une teinte, une coupe singulière… Je tiens à ce que celles-ci me « parlent ». Il s’agit pour moi d’une rencontre avec une teinte, une coupe… mieux encore avec les créatrices de ces vêtements. Il se passe alors autre chose, il se dégage de ces mêmes pièces une énergie, un paysage (selon les pièces, vos créations m’embarquent dans les dunes de la côte bretonne ou dans le désert australien, mon gilet en laine ultra long Quintessence m’emmène dans le Nord de la France, devant les façades en briques rouges…). J’aime les vêtements qui me racontent une histoire, le prêt-à-porter artisanal, local, éthique, durable, aux coupes un brin rétro, à la touche féminine… Je préfère avoir peu de pièces et pouvoir les chérir, en prendre soin. J’entretiens autant faire se peut ce que nous possédons, je m’applique par exemple chaque fin d’hiver, à peigner les bouloches de mes pulls douillets. Nous avons fait le choix de ne pas posséder de sèche linge. Nos vêtements à la chaleur du poêle en hiver et sur la corde à linge dès le retour de la belle saison pour préserver les fibres et limiter notre empreinte écologique. Et pui, le parfum et la texture du linge qui sèche en plein air est l’une de mes madeleines de Proust !